de la conception
à la maternité
©Anne-Laure Lechat - Clinique de La Source

Naissance: La Prise en Charge du Nouveau-Né (2/2)

Suite à notre premier article, retrouvez les détails des premiers soins de votre bébé

BouncyMag a eu une rencontre passionnante avec Dr. Anaïs Torregrossa, Spécialiste en pédiatrie et néonatalogie, ainsi qu’Elise, Sage-Femme à la Maternité de la Clinique de La Source.

Retrouvez ici la première partie de ce récit, concernant tous les gestes et soins apportés au nouveau-né au sein de la Maternité de La Clinique de La Source.

En cas de complications, comment se passe la prise en charge du nouveau-né ?

Elise

Nos équipes – pédiatres, anesthésistes, gynécologues et sages-femmes – sont formées selon les recommandations suisses du programme Start4neo, exigeant que toute personne qui peut être confrontée à une réanimation néonatale ait ces réflexes et sa formation à jour. Le pédiatre est appelé automatiquement en cas de césarienne. C’est lui qui décide si un transfert au CHUV est nécessaire.

Dr. Torregrossa

La majorité des accouchements se déroulent de manière physiologique. Il survient, cependant, des situations lors desquelles le nouveau-né nécessite une prise en charge spécialisée pour l’aider dans son adaptation à la vie extra-utérine.

L’équipe multidisciplinaire présente à la Clinique lors de la naissance d’un nouveau-né est formée à la réanimation néonatale à travers le programme national Start4neo. Ainsi, en cas de difficultés parfois sévères dans les premiers moments de vie, la prise en charge du nouveau-né est optimisée selon les dernières recommandations en vigueur.

En cas de persistance de difficultés à l’adaptation ou de complications, l’équipe de Néonatalogie du CHUV est appelée pour assurer la suite de prise en charge avec transfert en Unité de Soins intensifs de Néonatalogie.

Dans cette éventualité, la maman sera au plus vite rapprochée de son bébé par un transfert à la Maternité du CHUV pour éviter toute séparation prolongée.

A quel moment un transfert au CHUV est-il nécessaire ?

Dr. Torregrossa

Les critères de transfert d’un nouveau-né en Unité de Soins intensifs de Néonatalogie sont clairement définis par la Société Suisse de Néonatalogie et connus des équipes médico-soignantes.

Aucun risque n’est pris lors de la prise en charge d’un nouveau-né. Selon la situation prénatale, le déroulement de l’accouchement ou la nécessité de réanimation néonatale, les équipes de la Clinique et du service de Néonatalogie du CHUV discutent des indications effectives au transfert du nouveau-né.

Ce transfert peut être soit immédiat et urgent, soit, en cas de symptômes modérés voire intermittents, être réalisé dans un second temps selon l’évolution clinique. La durée maximale de surveillance en Clinique est de 4 heures pour statuer de l’indication au transfert en Soins intensifs. Durant cette période, le nouveau-né est en surveillance rapprochée et les équipes restent en contact régulier.

Quels sont les tests que vous pratiquez sur le nouveau-né à la Clinique ?

Elise

Nous surveillons quotidiennement le poids, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température, la bilirubine transcutanée pour dépister l’ictère du nouveau-né (jaunisse).

A partir de 72h de vie, nous faisons le test de Guthrie, une prise de sang qui nécessite 4 gouttes de sang sur un papier buvard, envoyée ensuite au laboratoire de dépistage à l’Hôpital pédiatrique de Zurich.

Ce dernier recherche, en Suisse, une dizaine de maladies rares, d’origine génétique, responsables de manifestations cliniques potentiellement sévères et dont la prise en charge est urgente. On y trouve, par exemple, l’hypothyroïdie congénitale, la phénylcétonurie, la galactosémie,…

Pour l’audition, nous effectuons un test de surdité non invasif et indolore : dans une salle calme, on pose des capteurs sur le conduit auditif externe pour envoyer un petit signal qui doit revenir sur l’appareil. Nous avons souvent des faux négatifs les premiers jours, car le conduit auditif est tout petit, plein de poils et de sécrétions. Nous rassurons les parents et refaisons le test au bout d’un mois.

Dr. Torregrossa

Tout nouveau-né qui voit le jour en Suisse bénéficie de certains dépistages néonataux. Ces dépistages, par définition, recherchent des pathologies asymptomatiques sur la période néonatale. Il s’agit de la recherche de surdité par les otoémissions acoustiques (OEA), la prise de saturation dans la cadre de recherche de cardiopathie congénitale, la réalisation d’un ultrason de hanches selon certains critères et enfin, le test de Guthrie ou dépistage néonatal.

Comment se déroulent les premiers soins du bébé avec les nouveaux parents?

Elise

L’équipe soignante est présente pour tous les premiers gestes effectués par les parents sur leur bébé. Nous répondons aux interrogations et les rassurons sur leur capacité à faire les choses. Pendant le séjour à la maternité, nous pouvons voir ensemble comment bien répondre aux besoins de leur enfant afin de leur donner toutes les clés pour le retour à domicile.

De manière générale, on rappelle les règles d’hygiène, on montre les techniques de change, les soins du visage, le bain et l’habillage. Les parents participent activement aux explications. Le premier bain est souvent un stress pour eux, mais notre travail est aussi de les rassurer.

Comme petit plus, et dans un deuxième temps, nous leur proposons également de suivre nos cours de portage et d’initiation au massage de l’enfant. Ces techniques permettent de créer un lien et une proximité avec leur bébé.

Avant le retour à la maison, le pédiatre doit donner son feu vert. Que regardez-vous exactement ?

Dr. Torregrossa

L’examen clinique de sortie du nouveau-né doit être exhaustif. Le pédiatre se doit de s’assurer qu’il ne présente aucune contre-indication pour un retour à domicile.

La prise pondérale doit être optimale (que le nouveau-né soit nourri par lait maternel ou lait de formule), les valeurs d’ictère être contrôlées et tous les dépistages effectués.

Le pédiatre donnera les conseils de sortie, les recommandations à suivre dans le cadre du soin au nouveau-né et une ordonnance de vitamine D.

Il est de même primordial de s’assurer que les parents sont prêts à quitter la Clinique. Ce moment est potentiellement vécu avec appréhension et il est important de les soutenir dans leur nouveau rôle avant ce départ.

Les parents sont entourés lors de leur retour à la maison par toute une équipe multidisciplinaire disponible : sage-femme, infirmière de petite enfance, pédiatre, centre médical de santé, urgences pédiatriques,…

Il est important que leurs multiples questions voire inquiétudes trouvent réponse dans les meilleurs délais.

Le premier contrôle chez le pédiatre s’effectue à un mois de vie.

Les premiers jours à la maison, les parents doivent-ils administrer des soins particuliers?

Dr. Torregrossa

Le rôle de parents s’apprend progressivement mais il est important d’aller à l’essentiel : le nouveau-né a besoin de soins simples mais surtout de tendresse et d’attention en pleine conscience.

En dehors de la vitamine D à donner quotidiennement (et ce, pendant les 3 premières années de vie), les soins proposés consistent en un bain environ 2 fois par semaine et le respect des recommandations qui permettent d’assurer sa sécurité.

Les soins du cordon ne sont plus nécessaires et selon l’examen médical du nouveau-né, certains soins plus ciblés seront prescrits.

Le reste des préoccupations est géré avec le soutien du personnel soignant qui entoure le nouveau-né et les parents : suivi du poids par la sage-femme avec pesée régulière, optimisation de l’allaitement si besoin avec possibilité de consultation avec une conseillère en allaitement, suivi de l’ictère et visites régulières chez le pédiatre.

Il n’est par conséquent pas nécessaire, sauf indication ou prescription médicales, de s’entourer de matériel technique parfois anxiogène pouvant interférer avec les moments uniques et précieux entre un nouveau-né et ses parents.

Elise

A la sortie, nous donnons avec le carnet de santé les fiches élaborées par le canton de Vaud dans le cadre du programme de promotion de la santé et de prévention enfants-parents. Toutes les étapes et les astuces pour les soins y sont détaillées.

Dans tous les cas, les parents doivent se faire confiance : ils sont les meilleurs pour donner à leur enfant ce dont il a besoin, un contact apaisant et rassurant.
Ils peuvent aussi s’appuyer sur la disponibilité de tout le réseau autour d’eux (sages-femmes, pédiatres, centres médicaux). Ils ne doivent pas hésiter à demander de l’aide en cas d’inquiétude. Nous sommes là pour les guider dans leur nouveau rôle et pour répondre à toutes les questions qu’ils se posent.

©Anne-Laure Lechat - Clinique de La Source

Le rôle de parents s’apprend progressivement mais il est important d’aller à l’essentiel : le nouveau-né a besoin de soins simples mais surtout de tendresse et d’attention en pleine conscience.

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