de la conception
à la maternité

“Bébé en Tête”, à ne pas manquer!

Retrouvez une expo extraordinaire sur la parentalité sans tabous!

Vous avez sûrement vu les affiches un peu partout en ville de Lausanne. Vous en avez peut-être entendu parler par votre entourage ou votre médecin. «Bébé en tête», une exposition sur la périnatalité, organisée par le Groupe de recherche périnatal de l’Université de Lausanne et le CHUV, sous la direction de la Prof. Antje Horsch, fait tomber les tabous autour de la parentalité.

L’exposition se trouve au musée de la Main et elle est composée de cinq salles dans lesquelles les visiteurs peuvent explorer cinq grands moments de vie périnatale. C’est une exposition interactive durant laquelle les visiteurs sont invités à écouter des témoignages et qui couvre tout moment de la parentalité. Que vous souhaitiez devenir parents, que vous soyez enceinte, ou que vous ayez déjà des enfants, vous aurez l’occasion d’apprendre quelque chose. Lors de notre visite, nous avons croisé de jeunes couples, des couples un peu plus âgés ainsi que des professionnels qui exercent dans le domaine de l’accompagnement de la grossesse (sages-femmes, doulas, etc.). C’est une exposition complète et touchante qui pourra vous faire rire, vous pincer le cœur et vous faire réfléchir, notamment concernant la distribution des tâches et des responsabilités au sein du couple, la fameuse charge mentale. Les peurs, les doutes, les tabous, la santé mentale, les premières fois; rien n’est laissé de côté.

Dans la première salle, le sujet abordé est la parentalité d’aujourd’hui, dans laquelle il n’est pas toujours évident de se retrouver. Vous pourrez écouter des témoignages réels de parents qui parlent de leur vécu et qui montrent la diversité des expériences et des réalités face à une société qui a beaucoup d’attentes.

Dans la deuxième salle, nous retrouvons la grossesse. Vous y découvrirez l’Histoire des examens prénataux. Les visiteurs pourront écouter le vécu de parents durant la grossesse. Le sujet de deuil périnatal, tabou car douloureux est aussi abordé, et nous apprend la force de résilience des couples qui ont dû passer par là.

Dans la troisième salle, nous faisons un voyage à travers les moments clés de l’accouchement; du début du travail jusqu’à l’arrivée du bébé. Nous accompagnons un couple à l’arrivée à la maternité, leur rencontre avec l’équipe médicale et la naissance de leur bébé. Une expérience très utile pour les futurs parents pour comprendre un peu mieux à quoi ils pourraient s’attendre.

D’ailleurs, retrouvez les étapes du Jour J sur Bouncy Mag, en collaboration avec la Clinique de la Source.

Dans la salle quatre, les visiteurs découvrent la vie avec bébé à la maison, leur nouveau rôle de parents et les difficultés qui peuvent survenir. D’autres sujets importants y sont abordés, tels que la dépression post-partum, qui reste encore à ce jour taboue.

Finalement, dans la cinquième salle, on part de cette fameuse «charge mentale», la répartition des tâches ménagères et autres questions du quotidien qui poussent les jeunes parents à réfléchir à ces sujets essentiels.

La Table Ronde

Bouncy Mag a aussi eu la chance de pouvoir suivre la table ronde avec:

  • David Baud, médecin-chef du Service d’obstétrique, CHUV
  • Marie-Pierre Beck Krähenbühl, présidente du Groupement des sages-femmes indépendantes vaudoises
  • Ariane Lachance, sage-femme coordinatrice régionale de l’association Panmilar
  • Dr Sara Vesnaver Megalo, co-présidente du Groupement des gynécologues vaudois.

Cette conversation riche d’informations nous a permis de comprendre l’importance de coordonner les divers professionnels qui accompagnent la femme enceinte et le couple dans le chemin à la parentalité.

La peur

Comment gérer cette peur pour la femme enceinte et le couple? Ce sentiment évolue tout au long de la grossesse, selon le Prof. Baud; la peur de ne pas tomber enceinte, la peur de la fausse couche, la peur des maladies génétiques ou malformations, la peur de l’accouchement et la peur du retour à la maison, notamment avec les risques de la mort subite du nourrisson. Mme Beck a souvent relevé l’importance de la collaboration avec les gynécologues et les pédiatres car «la peur est omniprésente», d’où l’importance du travail des sages-femmes indépendantes qui sont disponibles pour échanger avec les futurs parents.

La prise en charge par les assurances

Un des grands problèmes pour l’accompagnement et les prestations qui sont proposés aux femmes enceintes est le manque de prise en charge par les assurances en dehors de ce qui est considéré comme «strictement nécessaire» (sept consultations de base pendant la grossesse pour les grossesses normales ou non à risque). Selon les assurances, chaque consultation est censée durer 22 minutes, même si ce timing n’est pratiquement jamais respecté car selon le Prof. Baud et la Dre Vesnaver Megalo, «c’est trop peu» pour avoir une consultation approfondie et écouter ses patients, leurs questions et leurs craintes.

Pour la Dre Vesnaver Megalo, assurer une prise en charge plus globale remboursée par les assurances demanderait de faire passer une grossesse physiologique en grossesse à risque, ce qui n’est pas toujours possible.

Mme Lachance relevait aussi le besoin d’un suivi plus important pour les femmes migrantes. En effet, les barrières culturelles et la précarité les poussent à être prises en charge plus tardivement, ce qui augmente les risques de morbidité maternelle.

Quelques chiffres

  • 3 à 5% des femmes accouchent en dehors du milieu hospitalier (une centaine d’accouchements sur 8000 pour le canton de Vaud).
  • Environ 30 minutes sont prévues par jour de travail à la fin de la journée pour remplir les formulaires que les assurances maladie (ordonnances, demandes d’arrêt maladie et prise en charge globale de la femme enceinte).
  • Malgré les tests prénataux et les améliorations dans la prise en charge de la grossesse, aujourd’hui les médecins sont confrontés à environ 3% de malformations des bébés, dont 1% sévères.
  • Le taux d’accouchement prématuré a augmenté ces dernières années (âge maternel au premier enfant à 33 ans, plus de pollution et plus de stress).
  • Le nombre d’enfants atteints de trisomie est supérieur aujourd’hui comparé à 30 ans en arrière.

L’équipe de Bouncy Mag se réjouit de la prochaine table ronde organisée le jeudi 11 janvier 2024 autour de la thématique de la grossesse et du travail, une conciliation pas toujours évidente, surtout lorsque tout le monde ne respecte pas les règles du jeu.

Nous vous recommandons vivement d’aller visiter l’exposition de «Bébé en tête» au Musée de La Main à Lausanne. Cette belle immersion dans le monde de la parentalité du XXIe siècle touche toute notre société et est disponible jusqu’au 24 mars 2024.

Un des grands problèmes pour l’accompagnement et les prestations qui sont proposés aux femmes enceintes est le manque de prise en charge par les assurances en dehors de ce qui est considéré comme «strictement nécessaire»

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Alejandra Maman

Maman décomplexée de Rafael, Carmen, Sofia, et de notre fidèle compagne de 4 pattes Clementina. Née espagnole, suisse d’adoption, j’ai suivi une formation en sciences politiques et histoire. Durant mes 4 grossesses j’ai fait face aux diverses difficultés et doutes propres à ces moments. J’ai souvent eu du mal à me retrouver dans l’information mise à disposition, ou bien parce que trop abondante et confuse, ou bien parce qu’elle était absente. Avec Marion nous avons décidé de créer Bouncy afin de jeter de la lumière dans cette étape de la vie, pleine de changements qui peuvent être à la fois excitants et bouleversants.
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