Elle a été créée pour aider les professionnels des soins de santé à détecter les mères souffrant de dépression post-partum ; un état alarmant qui dure plus longtemps que le « Baby Blues » (qui survient au cours de la première semaine après l’accouchement) mais qui est moins grave que la psychose post-partum. Des études parlent que la dépression post-partum touche entre 10 et 20% des femmes et que de nombreuses mères qui la souffrent ne sont ni diagnostiquées, ni traitées. Ces mères parviennent à faire face à leur quotidien, mais leur plaisir de vivre est gravement affecté et toute la famille peut en subir les conséquences à long terme.
L’EPDS a été créé en 1987 et mis en place dans les centres de santé de Livingston et d’Edimbourg. Ces auteurs ont vu la nécessité de créer un instrument permettant d’évaluer les symptômes dépressifs pouvant survenir après l’accouchement. Jusque-là, les instruments existants pour évaluer la dépression dans la population générale n’étaient pas valides, car ils s’appuyaient trop sur les symptômes somatiques (par exemple, la difficulté à dormir, la perte d’appétit ou la fatigue) qui pourraient simplement être dus à des adaptations physiologiques normales liées à la grossesse elle-même et à l’accouchement ultérieur.
Le test se compose de dix courtes déclarations. La mère choisit laquelle des quatre réponses possibles est celle qui ressemble le plus à ce qu’elle a ressenti au cours de la semaine précédente. La plupart des mères peuvent répondre à l’échelle sans difficulté en moins de 5 minutes. L’important est de donner une réponse sans trop y réfléchir. L’étude de validation a montré que les mères qui obtiennent des résultats supérieurs au seuil de 92,3 % (à savoir plus de 10 points) sont plus susceptibles de souffrir d’une dépression postnatale. Dans ces cas-là, le personnel de santé recommande à la femme de contacter un professionnel ou un centre d’accompagnement en dépression post partum. Une évaluation clinique prudente doit être effectuée pour confirmer le diagnostic. L’échelle indique comment la mère s’est sentie au cours de la semaine précédente et en cas de doute, il peut être utile de la répéter après 2 semaines. L’échelle ne détecte pas les mères souffrant de névroses, d’anxiété, de phobies ou de troubles de la personnalité.
Les réponses sont catégorisées par points de 0, 1, 2 et 3 en fonction de la gravité croissante du symptôme. Les points pour les questions 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10 sont notés dans l’ordre inverse (par exemple 3, 2, 1, 0). Tous les points sont additionnés pour donner le score total. Un score de 10+ indique la probabilité de dépression, mais pas sa gravité. Tout nombre choisi autre que « 0 » pour la question numéro 10 signifie que des évaluations supplémentaires doivent être effectuées immédiatement. Le score EPDS est conçu pour faciliter le jugement clinique et non pour le remplacer. Afin de confirmer le diagnostic, il est important de se soumettre à des évaluations supplémentaires avant de décider du type de traitement.
Si vous vous sentez concernée par des symptômes, retrouvez ici le test en version française.