Tout comme cela à son côté positif, nous pouvons parfois aussi nous retrouver confrontées à des défis ou à des obstacles qui rendent cette expérience difficile pour nous.
Nous faisons référence aux «petits caractères» de la maternité, ce qui est tout en bas du contrat implicite que nous signons lorsque nous devenons mères: ces moments difficiles de la vie avec les enfants qui ressemblent souvent à une sorte de piège, car on n’en parle pas toujours. Nous découvrons beaucoup de ces pièges quand nous sommes en train de les vivre, où quand nous échangeons avec notre entourage. C’est le moment de libérer la parole!
On commence par l’un des plus gros problèmes de la maternité: la conciliation. Ou plutôt son absence. La société encourage les femmes à avoir des enfants, mais quand le bébé arrive, tout se complique. Ils nous parlent de l’importance d’un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, mais pour ceux d’entre nous qui ont des enfants, la réalité est tout à fait différente.
Le congé maternité reste beaucoup trop court, nous, jeunes mères, nous devons nous séparer de notre bébé beaucoup trop tôt (pour la plupart des femmes) pour retourner au travail et nous devons lutter pour pouvoir prendre soin d’eux lorsqu’ils tombent malades. Bien qu’il existe des endroits où les mères bénéficient d’une certaine flexibilité, dans la plupart des cas, ce n’est pas ainsi: les horaires laissent peu de temps pour élever et s’occuper des plus petits. Soyons réalistes, l’ouverture des crèches et des écoles avec des horaires prolongés ou pendant les vacances n’est pas synonyme de conciliation familiale.
Le deuxième piège auquel nous sommes confrontées lorsque nous devenons mères est le congé maternité évoqué plus haut. Encore insuffisante et sous-estimée, cette période importante dans la vie de la mère et du bébé continue d’être considérée comme un moment pas si important, une espèce de “vacances” pour les jeunes mères, alors qu’en réalité ce moment est essentiel pour les deux et pour l’équilibre familial.
Le congé maternité est une période très importante pour être avec le bébé, une étape très sensible et complexe. Maman et bébé apprennent à se connaître, maman doit récupérer physiquement et émotionnellement et toute la famille doit trouver sa place dans la nouvelle réalité. C’est le fameux quatrième trimestre (les trois mois immédiatement après la naissance).
Idéalement, le congé maternité devrait durer au moins six mois, en Suisse, cela est de trois mois. Ce qui nous amène au troisième piège de la maternité…
L’allaitement maternel, c’est la meilleure option pour votre bébé! Ou c’est ce qui est dit et recommandé partout: l’importance de l’allaitement pour le développement du bébé. Ils recommandent de le prolonger le plus longtemps possible: six mois exclusivement et de le poursuivre au minimum jusqu’à l’âge de deux ans. Et en tant que mères, nous voulons le faire, car il est prouvé que c’est le mieux pour le bébé.
Mais comment pouvons-nous y parvenir s’il n’existe pas d’installation ou d’opportunités pour continuer à le faire une fois de retour au travail? Du manque d’espace pour tirer le lait aux horaires rigides et aux congés maternité courts, continuer à allaiter lors du retour au travail est une mission presque impossible.
Il y a des mères qui s’y mettent et y parviennent malgré tout, mais il faut avoir beaucoup de volonté et de détermination pour continuer à allaiter une fois de retour au travail. Il faut aussi que l’environnement de travail s’y prête.
Un piège de la maternité dont on parle peu et qui reste tabou est la solitude. Peut-être parce qu’à première vue, cela semble dénué de sens: comment se fait-il que maintenant que nous avons notre bébé, nous nous sentions si seules? La réalité est qu’il y a de grands moments de solitude.
En plus du fait que le rythme naturel de cette expérience nous isole indirectement des autres en raison de la routine du bébé, nous nous retrouvons à faire de notre mieux dans un travail très exigeant qui nous met à l’épreuve à tous points de vue: émotionnellement, physiquement et mentalement.
Le dernier piège dont on va parler est celui de la transformation physique et mentale monumentale que subissent les femmes. Des changements dans notre corps et l’influence des hormones, à la perte d’identité et à la charge mentale qui commence pratiquement dès la naissance du bébé, la maternité nous change complètement.
Bien sûr, nous savons que comme toute étape, cela changerait notre vie, mais la profondeur avec laquelle nous vivons cette transformation dans laquelle nous devenons «la mère de» nous surprend et nous découvrons que nous ne serons plus jamais les mêmes.
Avec l’arrivée du bébé, les 99% des femmes vont devoir traverser ces cinq pièges. Et pourtant, bien que connus, on n’en parle peu ou pas. À vous, future mère ou jeune mère, ne pensez pas que vous êtes seule dans votre chemin, partagez avec vos proches, échangez et parlez-en!