de la conception
à la maternité

Papa Doula ou comment accompagner les papas

Un accompagnement bienveillant

Un juriste converti en Doula

Bouncy Mag a rencontré Gaëtan, 35 ans et papa de deux enfants. Mais pas seulement ! Il est tout d’abord juriste de formation (docteur en droit et titulaire du brevet d’avocat), et coach périnatal et doula pour accompagner les parents dès la naissance.

“Après avoir récemment vécu deux expériences de grossesse à Genève, j’ai pu constater que les pères d’aujourd’hui ont étonnamment peu de ressources utiles à disposition pour les accompagner dans leur transition vers la paternité.”

Suite à son expérience personnelle, Gaëtan se rend compte que les Papas ne sont pas pris en considération dans cette grande aventure de la parentalité et souhaite donc amener un changement afin d’aider les familles. 

En quoi consiste votre concept de Papa Doula ?

Papa Doula propose des ateliers collectifs pour (futurs) papas et des coachings individuels à Genève depuis le printemps 2022.

Ces offres innovantes ont pour objet d’encourager les (futurs) pères à s’épanouir dans leur paternité et à prendre leur place auprès de leur partenaire et de leur enfant.

Papa Doula a une approche globale de la parentalité et des défis qu’elle impose. L’objectif est de permettre aux (futurs) pères d’acquérir des outils pratiques et d’obtenir des informations objectives et utiles en lien avec la grossesse, l’accouchement et la période du post-partum.

Comment se passent les ateliers que vous proposez ?

Les ateliers constituent un espace d’échanges entre (futurs) pères. Ils sont proposés sous la forme de cycles de trois ateliers hebdomadaires, trois lundis soir consécutifs.  Le cycle est complété par une rencontre post-natale. Chaque cycle rassemble entre 3 et 8 participants. Idéalement suivi durant le deuxième trimestre de la grossesse, il peut être suivi à n’importe quel stade de celle-ci.

Chaque atelier suit une thématique spécifique : 

Le premier aborde le sujet de la grossesse. Il permet aux (futurs) papas de se projeter dans leur nouveau rôle, ainsi que de connaître et de relever les défis liés à chaque étape de la grossesse. Les participants sont en outre sensibilisés à la question du soin à apporter à leur couple dans cette période particulière et à la nécessité de mettre en place dès que possible des mécanismes simples pour garantir la solidité du couple sur le long terme.

Le deuxième atelier est consacré à l’accouchement. Les (futurs) pères sont invités à vivre activement cette étape importante, en se préparant au mieux et en sachant comment épauler concrètement leur partenaire. Ils obtiennent notamment des renseignements utiles sur la physiologie de l’accouchement, ses étapes successives et sur les diverses options ouvertes dans ce contexte.

Le troisième atelier traite de la période du post-partum. Il vise à faciliter les premiers contacts entre le (futur) père et son enfant et les premiers instants à trois. Il aborde notamment les questions des soins à apporter au nouveau-né et à la nouvelle mère, ainsi que l’allaitement. Il permet d’anticiper et de préparer au mieux le retour à la maison. Il invite en outre les (futurs) pères à déterminer des pistes pour mettre le plus rapidement possible en place un équilibre familial durable.

Une rencontre post-natale clos le cycle. Les pères sont invités à y participer suite à la naissance de leur enfant afin d’y partager leurs expériences personnelles. Cette rencontre permet aux pères de rencontrer et de tisser des liens avec des hommes qui font face aux mêmes défis qu’eux.

Quel est le plus grand défi des Pères aujourd’hui ? Comment les aider à trouver leur place dans ce nouvel équilibre familial ?

A mon sens, le plus grand défi à relever en tant que futur père est celui de s’investir et de s’impliquer dans son nouveau rôle dès le stade de la grossesse. Le père ne vit pas physiquement la grossesse et il est trop souvent réduit au rôle de spectateur. Par exemple, même si le futur papa participe aux rendez-vous de suivi de la grossesse, le personnel médical ne l’implique souvent pas du tout. C’est dommage, dans la mesure où énormément de choses utiles au développement de la famille peuvent déjà être mises en place dès ce moment-là.

Les futurs pères ont ainsi besoin d’attention et d’information. Ils sont en général emplis de bonne volonté, mais ils n’osent trop souvent pas franchir le pas et contribuer activement au processus qui est en marche. Le nouvel équilibre familial doit se co-construire ; les pères ne doivent pas seulement « trouver » leur place, ils doivent la prendre !

Le post-partum est une période délicate. La nouvelle Maman doit faire face aux émotions et changements hormonaux ainsi qu’à la fatigue suite à la grossesse, l’accouchement et l’arrivée du bébé. Comment le nouveau Papa peut se rendre utile ?

Le post-partum est une période souvent délicate, mais déterminante pour la suite de l’aventure familiale. Le papa a évidemment un rôle clé à y jouer.

Il peut déjà être utile rien qu’en étant disponible, en planifiant un vrai congé paternité. Il pourra ainsi participer aux soins à apporter à la maman et au bébé et s’impliquer dans l’allaitement, s’il est mis en place. En étant réellement présent, il pourra aussi être le donneur d’alarme en cas de dépression du post-partum par exemple.

Le papa peut également s’impliquer en prenant à son compte la plus grande partie de la charge mentale du ménage, au moins pendant les premières semaines. En filtrant les visites, en planifiant les courses, les repas, les rendez-vous santé (sage-femme, pédiatre, gynécologue), etc., il officie dans l’ombre, mais sa contribution est essentielle pour le bien-être de toute la famille.

Comment faire pour impliquer plus les Papas tout au long de l’aventure de la conception au post-partum ? Que peuvent faire les médecins ? et les femmes ?

Je crois qu’il faut avant tout leur donner envie. La transition vers la paternité est une étape de vie pleine de changements et d’incertitudes, mais elle peut être très épanouissante, que ce soit sur le plan du couple ou sur le plan personnel. Contrairement aux idées reçues, les futurs papas peuvent se faire plaisir durant la période périnatale. Ils doivent seulement franchir le pas et oser s’impliquer.

Le personnel médical peut sensibiliser les futurs pères sur les bienfaits de leur implication et les informer sur ce qu’il est possible de faire et de mettre en place. Les femmes peuvent en outre faire ouvertement part de leurs souhaits et de leurs attentes aux futurs pères, de façon à les faire sortir de leur éventuelle réserve.

Elles peuvent aussi les encourager à participer à une des quelques offres réservées aux futurs pères qui existent, comme les ateliers Papa Doula, par exemple en leur offrant un bon cadeau !

Gaëtan Blaser-Suarez

Gaëtan Blaser-Suarez a 35 ans et est père de deux jeunes enfants. Juriste de formation (docteur en droit et avocat), Gaëtan décide de se lancer dans un nouveau défi en devenant doula (accompagnant à la naissance) et coach périnatal.
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