de la conception
à la maternité

La quarantaine est-elle suffisamment longue?

La quarantaine après l'accouchement est insuffisante, et nous expliquons pourquoi.

Pourquoi parler de quarantaine, quand ça devrait durer au moins une année ?

La quarantaine correspond à la période de quarante jours qui suivent l’accouchement pendant laquelle la mère se remet des changements physiques et émotionnels survenus durant la grossesse et l’accouchement. Un retour à la normale, disent-ils. En Suisse, nous parlons de six semaines, après lesquelles, vous aurez votre visite post-partum chez votre médecin, qui décidera si tout va bien physiologiquement parlant. Cette visite indiquera si votre corps est prêt pour reprendre une vie plus active, et c’est souvent le moment de commencer la rééducation du périnée. 

Théoriquement, cette période est nécessaire pour laisser le temps à votre corps de cicatriser la plaie laissée par le placenta dans l’utérus. D’où l’importance d’éviter les efforts physiques, les bains (baignoire, piscine, plage, etc.) ainsi que les relations intimes. 

Mais en pratique, c’est très différent. Les quarante jours qui suivent immédiatement l’accouchement ne sont que le début de la période post-partum, une étape au cours de laquelle la mère vit de profonds changements, tant physiques qu’émotionnels. Il n’est pas réaliste de dire que quarante jours suffisent pour assimiler la nouvelle situation, on peut donc dire que la quarantaine est un mythe: le post-partum dure un an (minimum). 

Une période postnatale plus longue

Il suffit dobserver les femmes qui vous entourent qui sont devenues mamans et dy ajouter une dose de bon sens pour conclure que quarante jours, cest très court. Il ne s’agit pas uniquement du fait d’avoir un bébé, mais il faut aussi tenir compte de ce que cela implique pour la vie de la jeune mère et pour l’équilibre familial. 

La science et les recherches à ce sujet signalent à quel point la période post-partum est importante pour la mère et le bébé. Une étude menée par le Dr Julie Wray, de l’université de Salford au Royaume-Uni en 2012, affirme que la période de récupération de six semaines est insuffisante et mentionne que les nouvelles mères ont besoin d’au moins une année. 

«La recherche montre que des services postnataux plus réalistes et plus adaptés aux femmes sont nécessaires. Les femmes ont besoin de beaucoup plus que six semaines pour se rétablir et devraient être soutenues au-delà des six à huit semaines actuelles après la naissance.»

Au vu de ces recherches et des besoins réels de la mère et du bébé, le congé maternité est non seulement beaucoup trop court, mais aussi il n’est pas adapté à la réalité. Les congés dans la plupart des pays sont loin de ces recommandations, sauf dans des cas particuliers comme le Danemark, la Suède, la Norvège ou le Canada.

Connaître son bébé

Le bébé se développe dans le ventre de sa mère pendant neuf mois. Mais à la naissance, il n’est pas un être indépendant, ni physiquement (il lui faudra 9 à 12 mois pour commencer à marcher), ni psychologiquement. Il reste très dépendant de sa maman pour survivre. Il a besoin non seulement de sa nourriture, mais aussi de sa proximité, de son contact, de sa chaleur, voire de son odeur et de sa voix qui lui rappellent sa vie dans le ventre. 

L’anthropologue français Ashley Montagu appelait cela l’extérogestation du bébé, c’est-à-dire la gestation externe. Neuf mois après la naissance, au cours desquels le bébé a besoin de ressentir la chaleur, la protection et le confort qu’il a ressentis dans le ventre maternel.

Ce minimum de neuf mois est essentiel pour que la mère et le bébé puissent apprendre à se connaître, à profiter l’un de l’autre et à établir une relation d’attachement sécurisante.

Se retrouver avec soi-même

Dès l’instant où nous voyons le visage de notre bébé pour la première fois, notre vie change à jamais. Cela change notre physique, nos émotions et bien sûr, nos priorités. Nous cessons d’être les personnes que nous étions et nous devons nous reconnaître en tant que mères. Notre monde commence à tourner autour de cette petite personne qui dépend de nous 24 heures sur 24.

Physiquement parlant, il y a beaucoup de changements auxquels il faut s’habituer, un nouveau corps qu’il faut apprendre à accepter (et même peut-être aimer). Certaines femmes devront aussi regarder tous les jours des vergetures, des marques et des rondeurs qui ont pris place chez elles.

Du côté émotionnel, ce sont des changements invisibles mais bien plus profonds. Nous avons vécu un tourbillon d’émotions contradictoires, des sentiments que nous navions jamais ressentis.

Désormais tout se mélange, l’amour inconditionnel pour le bébé, une nouvelle dimension de la relation de couple avec une nouvelle position dans la famille, un sentiment de culpabilité (qui se nourrit souvent des attentes de la société envers les mamans), la peur et l’incertitude face aux nouvelles responsabilités, et probablement l’insécurité, la frustration et la tristesse parfois. Il ne serait donc pas trop demandé de donner plus de temps aux femmes pour appréhender tout cela, n’est-ce pas?

S’adapter à de nouveaux rythmes

Les quarante premiers jours sont les plus difficiles. On survit comme on peut aux nuits blanches, à la récupération physique, pour certaines, à la récupération d’une césarienne, à la fatigue de l’allaitement à la demande toute la journée (et la nuit), au chaos de la maison et à l’absence d’horaires.

Cest dans les mois qui suivent que la femme peut tenter de trouver un rythme, de mettre en place des habitudes et des routines. L’alimentation et le sommeil du bébé vont désormais marquer le rythme une fois, et ce n’est certainement pas une routine qui peut être réalisée du jour au lendemain. Même souvent, alors que vous pensiez que les nuits blanches étaient terminées et que le bébé commençait immédiatement à dormir, les réveils nocturnes reviennent. Dans sa première année de vie, le bébé va traverser des phases un peu compliquées qui marquent des moments de son développement (les fameux pics de croissance et les régressions de sommeil).

À nouveau, cela prend du temps, un temps qui dépasse trois mois. 

Retour à la vie de couple

En effet, nous parlons de maman et bébé, mais qu’en est-il du couple? Durant les six semaines qui suivent l’accouchement, l’utérus retrouve sa taille et sa position normales. Il y a des inconforts physiques qui peuvent durer des semaines. Mais là aussi, les quarante jours risquent d’être insuffisants.

Un délai arbitraire ne peut être fixé pour dire quand une femme peut être prête à reprendre sa vie sexuelle. Ce n’est pas uniquement une question physiologique mais aussi mentale et psychologique. C’est quelque chose dont le couple doit discuter. La vie sexuelle reprendra quand tous les deux seront prêts. 

C’est une nouvelle étape pour le couple, ils sont désormais parents et il est possible que leur vie sexuelle, telle qu’ils la connaissaient, change également. Cest une adaptation de plus qui demande du temps, et bien sûr, quarante jours ne suffisent à nouveau pas. 

Regardez nos vidéos à ce sujet et écoutez les conseils de nos spécialistes.

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