de la conception
à la maternité

Bouncy Mag et l’association Notre Petite Parenthèse

L'association qui accompagne dans le deuil périnatal.

Notrepetiteparenthèse.com est une petite association neuchâteloise, créé en janvier 2020 et née d’une très belle amitié. En effet, nous sommes trois femmes (Christelle, Céline & Marie) touchées par le deuil périnatal.

Deux d’entre nous, avons également traversé un tumultueux parcours d’infertilité pour à nouveau donner la vie. Trois mamans, qui, par le fruit du hasard, se sont rencontrées et ou l’amitié (comme dans l’amour) nous a frappé comme un coup de foudre. Malgré nos parcours différents, nous nous sommes reconnues dans nos émotions similaires. Il aura fallu de nombreuses années, plusieurs suivis thérapeutiques, des formations complémentaires et un certain recul pour pouvoir créer ensemble cette association et offrir ces espaces de paroles et de soutien pour toutes ces femmes, ces hommes et ces couples qui traversent ces trajectoires de vie complexes et douloureuses à la fois.

En effet, connaître la mort à l’intérieur de notre corps et devoir subir un désir d’enfant qui n’aboutit pas nous ont marqué pour toujours. Notre souffrance dans la perte de nos tous petits s’est transformée au fil des années d’une vive douleur à une cicatrice de résilience. Dans l’infertilité et notre parcours de PMA (procréation médicalement assisté), nous avons longtemps ressenti un sentiment d’échec, de gêne, ce sentiment de vide à l’intérieur de son propre corps. Pour ces deux expériences, à la sortie des hôpitaux, nous avons toutes vécu ces sensations de solitude et d’isolement sans une adresse, sans pistes et juste comme bagages, une douleur vertigineuse, la peur et le néant au creux de notre ventre. Nous avons très vite ressenti également le besoin de connaître d’autres personnes qui l’avaient vécu. Peut-être pour se sentir comprise, pour certainement rechercher un message d’espoir aussi et à quelque part réaliser qu’il y a une vie après toute ces souffrances.

Dans les années qui suivirent mais après toutes un parcours compliqué, nous avons connu le grand bonheur de devenir maman à nouveau, maman d’un ou plusieurs enfants bien vivants. Suite à la concrétisation de notre désir d’enfant, nous n’avons pas oublié notre histoire pour autant. Aujourd’hui, nous le déclarons haut et fort, nous avons dû apprendre à vivre. Vivre avec l’amour pour son (ses) enfant(s) décédé(s) tout en vivant avec joie et grand bonheur notre maternité à 200%.

Nous avions également toutes les trois ce désir de faire ressortir quelque chose de beau de tout ça et avons continué de pensé aux « suivants ». Car ce sentiment illégitime de solitude et de honte, nous avons toujours eu à cœur que d’autres personnes ne le subissent pas ou plus. Le désir de libérer la parole et de briser le tabou autours de la mort de son tout petit ou ce sentiment de honte de ne pouvoir concevoir naturellement un bébé. Malheureusement, les chiffres d’aujourd’hui le montrent, une grossesse sur 4 n’arrive pas à son therme et un couple sur 6 rencontre des difficultés pour aboutir à leur désir d’enfant.

Mais comment se déroulent ces groupes de partage ? Nous alternons 1x par mois une soirée pour thème «deuil périnatal» et «infertilité & parcours PMA » à Café Boulangerie + 1 de Neuchâtel de 20h00 à 22h00. Au début, nous présentons en deux mots l’Association et son but et évoquons notre petite charte pour donner le cadre de l’espace de parole. Nous insistons sur le respect de la confidentialité, des histoires et des émotions des uns et des autres.

Dans la perte d’un tout petit, peu importe le stade de la grossesse, peu importe si le deuil est ancien ou ancien, il n’existe pas pour nous d’échelons à la douleur. La parole se libère souvent sur ces expériences douloureuses comme par exemple, la médication pour interrompre la grossesse, le sentiment d’être une tombe et d’avoir donné la mort, la communication dans le couple qui devient compliqué, la colère contre sa voisine ou ses collègues enceintes, la culpabilité lourde à porter, les angoisses dans la grossesse suivante…tous ces mots, les émotions ou les silences sont accueillis sans jugements et dans le respect de chacun.

Dans l’infertilité, les questions d’ordre étique sont souvent évoqués comme le don d’ovocyte, la question de l’âge, le dépistage pré-implantatoire, le projet de mamans solos ou couples de même sexe…il est évoqué les traitements lourds et leurs effets indésirables, l’angoisse des tests de grossesse, les règles qui renvoient chaque mois à ce sentiment d’échec, l’angoisse de l’âge qui avance, la douleur face aux mots maladroits de l’entourage, la sexualité compliquée dans le couple…il y a tellement de paramètres touchés dans une vie lorsqu’on vit ce type de parcours.

Ces deux thèmes bien différents réunis tout de même ce grand parallèle qui est le tabou. Un tabou que nous essayons d’alléger ou de libérer par nos espaces de parole, nos rencontres, nos témoignages, nos articles, nos films, nos stands et nos projections. Notre but est également de faire partager notre carnet d’adresse (nous collaborons également avec un large réseau) et de pouvoir orienter les personnes selon leur(s) besoin(s) (accompagnement psychologique, physique, thérapeutique ou spirituelle).

Nous tenons également à priser que nous avons nos limites car nous ne sommes pas thérapeutes et que selon les situations nous nous permettons d’orienter les personnes dans des suivis thérapeutiques.

Il est difficile pour nous de décrire en résumé cette petite Association. En quelques mots, nous avons à cœur de pouvoir offrir « une petite parenthèse » autours d’un thé et de quelques chocolats dans ces épisodes de vie tempétueuses dans le respect, la confidentialité et la bienveillance de chaque histoire.

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Marie Rosset

Association Notre Petite Parenthèse
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