de la conception
à la maternité
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de la conception
à la maternité
à la maternité
Bien que le congé maternité légal en Suisse soit de 16 semaines après la naissance, de nombreuses mères restent éloignées du marché du travail pendant une moyenne de 5,4 ans. Cette durée prolongée reflète les défis liés à la garde d’enfants et à la répartition des rôles familiaux.
Une étude de Travail.Suisse montre qu’entre 10 % et 15 % des femmes subissent une discrimination après leur congé maternité, incluant des licenciements une fois que la période de protection légale est terminée (16 semaines après la naissance). De plus, près de 20 % des femmes estiment que l’annonce de leur grossesse a conduit à des risques accrus de licenciement
En plus de leur récupération physique et de leur adaptation psychologique à la maternité, ces femmes doivent gérer une nouvelle identité de mère active, une période que Lauren Smith Brody, fondatrice du mouvement « The Fifth Trimester » qualifie de « cinquième trimestre. » Amy Joyce, journaliste spécialisée en parentalité, dans une chronique du Washington Post, décrit cette épreuve comme un moment où « les femmes reprennent leur emploi alors que leur corps (et leur cœur) souhaiteraient le contraire. » Elles souffrent souvent de douleurs aux seins, de fuites lactées, du stress d’équilibrer travail et famille, ainsi que de stéréotypes sur l’incapacité des mères à exceller professionnellement.
Compte tenu des difficultés liées à la période de retour au travail, il existe une multitude d’articles, de blogs, de livres et de discussions en ligne qui offrent des conseils sur la manière dont les mères peuvent gérer cette réinsertion après un congé maternité. Pourtant, ces recommandations placent souvent la responsabilité sur les mères elles-mêmes pour faciliter cette transition (par exemple, trouver des solutions de garde fiables, établir des routines pour les repas et le sommeil du bébé, ou rester informées de l’évolution du travail pendant leur congé). Bien que bien intentionnées, ces approches ignorent de plus en plus le fait que les mères ne devraient pas être seules à porter ce fardeau, et que les collègues et les managers peuvent jouer un rôle clé dans le soutien des mères lors de leur retour au travail.
Dans le cadre de nos recherches, nous avons cherché à comprendre quels types de soutien et d’engagement les mères en post-partum considèrent comme réellement utiles, c’est-à-dire les comportements que les managers et les collègues peuvent adopter pour être des alliés efficaces pendant cette période de réinsertion.
Naviguer dans la politique RH
Soutenir une mère dans l’application des politiques RH, par exemple en identifiant les congés parentaux ou en aidant à prolonger ces congés.
Créer des espaces physiques et temporels pour la maternité
Cela inclut des horaires de travail flexibles, des espaces d’allaitement bien équipés et des pauses pour tirer son lait, tout en favorisant des limites claires entre le travail et la vie familiale.
Valider l’identité professionnelle
Cela signifie célébrer le retour de la mère au travail, lui confier des tâches valorisantes et exprimer confiance en ses compétences. La maternité permet d’acquérir de nouvelles compétences qui peuvent être mises au service de l’équipe de travail.
Valider l’identité maternelle
Montrer un intérêt pour le bébé (photos, vidéos), s’enquérir du bien-être de la mère, et partager ses propres défis parentaux.
Alors que les mères en post-partum affrontent le défi intimidant de répondre aux attentes de leur carrière et de leurs enfants simultanément — un problème particulièrement aigu pendant la période de réintégration professionnelle — elles se retrouvent souvent confrontées à un sentiment de culpabilité, communément appelé « culpabilité maternelle ». Ce sentiment découle de l’impression d’échouer à répondre aux attentes, que ce soit au travail ou à la maison.
Ces comportements renforcent la confiance des mères dans leur capacité à jongler entre leur travail et la maternité et réduisent leur culpabilité de ne pas répondre pleinement aux attentes à la maison ou au bureau. Ils permettent également de diminuer les symptômes de dépression post-partum et encouragent les mères à rester dans la population active. Les chiffres montrent que beaucoup de femmes sont obligées d’arrêter de travailler à cause de la difficulté d’allier ces deux mondes (manque de flexibilité, problèmes de garde, etc.).
Ces stratégies d’alliance post-partum, bien qu’elles soient souvent peu coûteuses, ont des avantages significatifs pour la rétention des mères dans la main-d’œuvre et leur bien-être. Soutenir activement les mères pendant leur retour au travail ne se limite pas à un simple geste de compassion : cela a des impacts considérables sur leur bien-être émotionnel, leurs perspectives professionnelles, et leur capacité à voir le travail comme un levier positif pour leur vie familiale. Ces pratiques influencent non seulement leur rétention dans la main-d’œuvre, mais aussi leur capacité à s’épanouir pleinement dans leur double identité de professionnelle et de mère.
Le succès du retour dépend largement d’une planification préalable, y compris la clarification des tâches, du taux d’occupation, et des horaires avec l’employeur. L’accès à des services de conseil ou de formation continue peut également jouer un rôle clé pour les femmes reprenant le travail après une longue pause. Le premier pas est donc de travailler conjointement avec le responsable ou les RH avant le congé maternité et de mettre en place un plan convenable à tous.
