L’accouchement est un événement naturel pour lequel le corps de la femme est prêt depuis la nuit des temps.

Cependant, lorsque la poussée maternelle seule ne suffit pas ou que le bébé montre des signes de détresse, les obstétriciens peuvent s’aider d’instruments pour faciliter la sortie. L’utilisation de ces instruments et techniques dépend de l’état de la mère et du bébé, et vise à garantir un accouchement le plus sûr possible. Il est important que les futures mères soient informées par rapport à ces outils, car la décision de leur usage peut parfois intervenir pendant un moment d’urgence. De ce fait, échanger en amont avec son gynécologue ou sa sage-femme et poser toutes les questions à propos de leur fonctionnement et des éventuelles conséquences peut s’avérer utile si le besoin se présente.

Quels sont les instruments les plus souvent utilisés lors d’un accouchement ?

Les instruments couramment utilisés pour aider à la naissance incluent : 

• • Le Forceps : pour aider à guider le bébé à travers le canal vaginal.
    

    L’histoire du forceps commence au XVIIe siècle par l’invention d’une « pince » destinée à l’extraction des fœtus par les frères Chamberlain.

  • La Ventouse obstétricale : pour créer une succion sur la tête du bébé et faciliter son extraction.
    

    L’origine de l’utilisation de la ventouse obstétricale semble devoir être attribuée à Yonge de Plymouth (Angleterre) qui en 1705 décrivit un instrument en verre qu’il baptisa « vacuum ».

Qui décide de leur usage pendant l’accouchement ?

La décision est prise par l’obstétricien accoucheur, basée sur l’évaluation en temps réel des besoins médicaux de la mère et du bébé.

Dans quels cas spécifiques ces instruments sont-ils nécessaires ?

Les instruments sont nécessaires comme aide à l’accouchement (extraction fœtale) en cas d’inquiétude sur l’état fœtal ou celui de la mère. Il peut s’agir :

–  D’une détresse fœtale (chute du rythme cardiaque)

–  D’une présentation dystocique (par exemple, postérieure, face ou siège)

– D’une complication maternelle (fatigue excessive, état médical)

Quels sont les risques ou les bénéfices associés à leur utilisation pour la mère et le bébé ?

Bénéfices : en accélérant la sortie du bébé on : 

• • Prévient un état fœtal asphyxique
  • Prévient un épuisement maternel
  • Réduit les risques de césarienne à dilatation complète (le taux le plus élevé de complication)

Risques : 

• • Pour la mère : déchirures, infections
  • Pour le bébé : ecchymoses, bosse, fracture ou dans de rares cas, lésions nerveuses

Est-il possible d’éviter leur utilisation par une préparation spécifique à l’accouchement ?

Oui, certaines mesures peuvent réduire leur nécessité : 

• • Préparation à la naissance et à la parentalité (PANP) (exercices de respiration, relaxation)
  • Positions actives durant le travail (la péridurale peut limiter les mouvements de la maman)
  • Rotation manuelle de la tête fœtale pour éviter les malpositions
  • Suivi attentif du travail pour identifier et gérer précocement les complications

Existe-t-il d’autres outils qui pourraient être utilisés pendant l’accouchement, mais qui sont moins connus ?

Oui, les spatules obstétricales, l’odon device et certains types de coussins pour repositionner le bébé.

Avez-vous observé une utilisation plus marquée de ces instruments ces dernières années ?

On estime à 13% à l’échelle nationale le recours à un accouchement instrumenté. La diminution de leur utilisation fait mécaniquement monter le taux de césarienne. 

Il existe rarement des utilisations abusives des instruments car leur usage est particulièrement délicat. 

Il est important de rappeler qu’une bonne préparation à l’accouchement passe aussi par une connaissance des éventualités qui peuvent arriver, ainsi que des solutions et des options qui peuvent être présentées à la future mère par rapport à sa situation.