Aujourd’hui, voyager sans siège auto est impensable.

Dans de nombreux pays, leur usage est obligatoire, sous peine d’amende ou même d’immobilisation du véhicule. Mais ce que peu de gens savent, c’est que le tout premier siège auto n’avait rien à voir avec la sécurité des enfants…

Les premiers sièges servaient avant tout à tenir les enfants pour que le conducteur puisse être tranquile.

1900–1950 : Quand la sécurité n’était pas la priorité

Au début du XXᵉ siècle, la sécurité routière était quasi inexistante. En 1904, la société américaine Waltham Manufacturing lance un siège amovible placé… à l’avant du véhicule !

Résultat : en cas de choc, l’enfant était le plus exposé.

Dans les années 1930 apparaissent les premiers modèles “réels” : des rehausseurs et harnais servant avant tout à maintenir les enfants tranquilles et à les élever pour qu’ils puissent voir par la fenêtre.

Le Bunny Bear Seat, en métal et cuir, se fixait au dossier du siège avant. Certains modèles ajoutaient même un mini-volant pour distraire les enfants. Mais côté sécurité… toujours zéro.

Années 1960 : Le tournant vers la protection

La vraie révolution arrive avec l’invention de la ceinture de sécurité à 3 points par Volvo (1959). Quelques pionniers imaginent alors des sièges spécifiquement conçus pour protéger :

Jean Helen Ames (Royaume-Uni, 1962) : journaliste et mère de trois enfants, elle conçoit un harnais en Y, puis un modèle à cinq points, vendu sous la marque Jeenay.

Leonard Rivkin (États-Unis) : ingénieur, il invente un siège métallique avec harnais après un accident où son fils fut projeté à l’avant.

 Bertil Aldman (Suède, 1963) : professeur à l’université de Chalmers, il s’inspire des astronautes couchés lors des lancements pour démontrer la supériorité des sièges dos à la route.

“Grâce à Aldman, la Suède impose les sièges dos à la route jusqu’à 4 ans — un choix qui lui vaut aujourd’hui le taux de mortalité infantile le plus bas d’Europe en cas d’accident.”

1970–1980 : L’ère des normes et des crash-tests

• 1971 : les États-Unis imposent les sièges auto, mais sans contrôle strict de leur efficacité.
• Années 1980 : arrivent les premiers crash-tests, les sangles renforcées, et surtout les normes officielles :
  • FMVSS 213 (États-Unis)
  • ECE R44 (Europe)

Pour la première fois, la sécurité devient mesurable et obligatoire.

2000 et après : Des sièges intelligents et ultra-sûrs

Le XXIᵉ siècle transforme le siège auto :

• Fixations ISOFIX et LATCH pour une installation simplifiée.
• Sièges pivotants pour faciliter la vie des parents.
• Matériaux plus robustes et ergonomie améliorée.
• Tests de résistance toujours plus exigeants.

 Aujourd’hui, le siège auto est non négociable. Correctement installé, il a sauvé, et continue de sauver, des millions de vies d’enfants dans le monde entier. 

Né comme un simple accessoire destiné à rendre les trajets plus confortables pour les conducteurs, le siège auto est devenu en quelques décennies l’un des dispositifs les plus efficaces de la sécurité routière moderne.

Les grandes étapes du siège auto pour enfants

• 1904 – Premier siège amovible (Waltham Manufacturing, USA)… placé à l’avant du véhicule.
• 1930 – Sièges “rehausseurs” pour maintenir l’enfant tranquille, pas pour le protéger.
• 1962 – Jean Helen Ames (UK) invente un harnais en Y puis un système à cinq points.
• 1963 – Bertil Aldman (Suède) introduit le concept du siège dos à la route.
• 1971 – Les États-Unis rendent l’usage du siège obligatoire.
• 1980s – Premiers crash-tests et normes officielles (FMVSS 213, ECE R44).
• 2000+ – Arrivée de l’ISOFIX, des sièges pivotants et des matériaux haute résistance.

Si vous avez des doutes sur les normes en Suisse, consultez le site web de la TCS, où vous trouverez toutes les explications nécessaire.