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Accouchement et sentiment de culpabilité

Quand la culpabilité s'installe

L’accouchement est considéré comme un moment unique et merveilleux qui change une personne à jamais. Mais alors, pourquoi toutes les femmes ne ressentent pas ce bonheur illimité ?

De nombreuses femmes ressentent de la culpabilité après un accouchement difficile. La jeune mère peut développer des sentiments négatifs. Existe-t-il un protocole d’accompagnement pour de tels cas ?

Après un accouchement difficile, il est essentiel de fournir un soutien émotionnel à la jeune mère. Plusieurs interventions peuvent être utiles pour atténuer ces sentiments, comme des séances de counseling individuel ou conjugal, en intégrant le rôle potentiellement crucial des partenaires dans ce processus d’accompagnement. Sous la supervision d’une sage-femme, ces séances permettent une réévaluation de l’expérience d’accouchement, offrant ainsi à la femme une perspective différente et facilitant la compréhension de ses émotions. De plus, l’introduction d’une thérapie cognitivo-comportementale, dispensée par des professionnels de la santé mentale, peut aider à restructurer les schémas de pensée négatifs. Il est souvent nécessaire de combiner ces approches pour offrir un accompagnement optimal. L’équipe médicale et soignante doit faire preuve de vigilance pendant la période post-partum afin d’identifier les femmes éprouvant un sentiment de culpabilité, étant donné que beaucoup hésitent à en parler spontanément.

Quels facteurs peuvent contribuer au sentiment de culpabilité ? Comment aborder ce sujet avec la jeune mère pour pouvoir l’accompagner ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à la culpabilité de la jeune mère après un accouchement difficile, notamment :

    • Attentes non réalisées : Si l’accouchement ne se déroule pas comme prévu, elle peut se sentir coupable de ne pas avoir atteint les objectifs qu’elle s’était fixés.
    • Sentiment de responsabilité : La jeune mère peut se sentir responsable des complications survenues pendant l’accouchement, même si elles étaient hors de son contrôle, comme une dilatation du col non progressive menant à une césarienne.
    • Pression sociale : Les normes sociales et les attentes culturelles entourant la maternité peuvent amener la jeune mère à se sentir coupable si elle n’a pas vécu un accouchement « parfait ». Comparer son expérience à celle d’autres mères ayant eu des accouchements plus faciles peut également renforcer ce sentiment. Il est important de lui rappeler que son expérience est unique, et que toute comparaison est sans objet.
    • Impact sur le bébé : Si l’accouchement difficile a des conséquences sur la santé ou le bien-être du bébé, la jeune mère peut se sentir coupable de ne pas lui avoir offert un début de vie optimal.
    • Facteurs personnels : L’histoire de vie et les expériences passées de la jeune mère peuvent aussi influencer son ressenti et contribuer à sa culpabilité.

M. Haubry

Parfois, l’accouchement se passe bien d’un point de vue médical, mais la jeune mère peut tout de même ressentir de la déception ou de la culpabilité. Comment accompagnez-vous ces jeunes mères dans ces cas (péridurale, césarienne, etc.) ?

L’évaluation de l’expérience d’accouchement est subjective et propre à chaque femme. Pour le personnel médical, la clé est de reconnaître et de respecter le récit de la patiente avec empathie et bienveillance. Cela constitue un élément essentiel dans la prise en charge des expériences négatives ou traumatisantes liées à l’accouchement. Il est important que la femme comprenne que les décisions prises par elle-même et le personnel médical étaient les meilleures en fonction des informations disponibles à ce moment-là. Lors des séances de counseling, cet aspect est abordé dès le début de l’entretien.

On parle beaucoup de la préparation à l’accouchement, mais c’est un événement imprévisible. Malgré une grossesse harmonieuse, la situation peut prendre une tournure inattendue le jour J. Pourquoi de nombreux couples semblent-ils encore peu préparés aux éventualités ?

L’accouchement est un événement prévu dès la grossesse, mais son déroulement reste imprévisible. Il est donc essentiel, lors de la préparation d’un couple, d’aborder toutes les éventualités, en fonction de leurs besoins d’information. De nombreuses patientes expriment un manque d’informations sur les issues qu’elles ont rencontrées, et certaines n’avaient pas envisagé que de telles situations puissent leur arriver. Dans ces cas, le personnel soignant doit accompagner la compréhension de ces événements pour éviter que les couples ne soient pris par surprise.

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Maxime Haubry

Maxime Haubry

Sage-femme MSc chef d'unité clinicien et chercheur chez Réseau hospitalier neuchâtelois.
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